Rapport mitigé sur la biodiversité à Mouscron en 2023 : “Beaucoup d’espèces sont en déclin”
La Cellule Environnement a publié son rapport 2023 consacré à la biodiversité sur le territoire de Mouscron.
- Publié le 24-02-2024 à 18h02
Depuis plusieurs années, la Cellule Environnement de la Ville de Mouscron dresse un aperçu de la faune et de la flore qui habitent le territoire mouscronnois.
”Grâce à 109 observateurs amateurs et bénévoles, précise Christophe Gruwier de la Cellule Environnement. En 2023, quelque 13 500 observations ont été comptabilisées, soit 25 % en plus que l’année précédente ; elles concernent 1 024 espèces indigènes (faune et flore), 95 espèces non indigènes et plus de 4 340 photographies encodées. Depuis 2008, les efforts consentis par ces naturalistes mouscronnois sont importants et particulièrement utiles. Les recensements quotidiens ont permis d’identifier 3 254 espèces vivantes sur notre territoire et de récolter plus de 1 410 000 données, dont la majorité concerne des oiseaux.”
La Cellule Environnement note toutefois des changements importants au niveau des observations et de la biodiversité. Elle en fait part dans son rapport accessible sur son site internet. “Beaucoup d’espèces sont en déclin, c’est-à-dire que les effectifs diminuent même si l’espèce est encore présente. Certaines espèces sont quant à elles menacées d’extinction sur notre territoire, d’autres se sont malheureusement éteintes comme la Grive draine et le Gobe-mouches gris. Les raisons de ce déclin sont multiples : changement climatique, modification des milieux ou encore prolifération des chats (dans le cas précis du lérot). La sécheresse a également engendré des pertes énormes dans la faune aquatique et dans les populations de papillons qui ont aussi souffert de la relative fraîcheur.”
Une centaine de nouvelles espèces
A contrario, de nouvelles espèces ont fait leur apparition. “123 espèces n’avaient jamais été vues sur notre territoire avant 2023, précise Christophe Gruwier. Ce nombre important est également à mettre en relation avec le réchauffement climatique qui est la principale cause de l’apparition d’espèces plus méridionales. Notre climat convient de mieux en mieux aux espèces dites “méditerranéennes”.”
Par rapport aux observations, la Cellule Environnement remarque que la biodiversité s’exprime de manière différente au gré des mois et des saisons. “L’année 2023 a été particulière. En effet, depuis plus de 10 ans, le pic de la biodiversité était observé en juin. Il s’en suivait une lente mais certaine diminution jusqu’en décembre. En 2023, le pic de juin s’est prolongé jusqu’à la fin du mois de septembre à la faveur des conditions climatiques plus que favorables. En octobre et novembre, le nombre d’espèces observées reste anormalement haut. L’explication est en partie due aux fortes précipitations, laissant apparaître un nombre très élevé de champignons.”
La technologie permet aussi de détecter davantage d’espèces, notamment des oiseaux. “Un groupe d’oies à bec court en migration nocturne dans le ciel mouscronnois a, par exemple, été entendu par des observateurs qui se lancent dans l’étude des sons. Depuis 4 ans, pas moins de 10 nouvelles espèces ont été relevées par ce biais.” L’aménagement de certains sites naturels favorise l’observation d’espèces inhabituelles. “Notamment au niveau du site de l’argilière du Sterreberg. La montée des eaux a provoqué une arrivée d’oiseaux d’ordinaire rares chez nous, ajoute Christophe Gruwier. Cette zone deviendra en 2024, le site phare de notre entité et pourrait accueillir de nouvelles espèces nicheuses. D’autres actions pour des espèces ciblées dans le Plan Communal de Développement de la Nature, comme la pose de nichoirs, portent aussi leurs fruits. Avec, notamment, la naissance de 15 jeunes Chevêches ou la première nidification d’un couple d’Effraies des clochers.”