Le Tournai Ramdam festival retrouve ses marques

Le festival du film qui dérange propose une programmation (non sans sinécure) de nonante-cinq réalisations du 13 au 23 janvier, aussi avec un certain nombre d’innovations.

Laure Watrin
 Premier pied à l’étrier le 13 janvier pour la projection de «The Quiet Girl» lors de la soirée d’ouverture.
Premier pied à l’étrier le 13 janvier pour la projection de «The Quiet Girl» lors de la soirée d’ouverture. ©LW

Le plaisir est déjà partagé ! “Après une année blanche et deux chaotiques, le Tournai Ramdam retrouve ses marques qui ont fait son succès”. Durant onze jours, les 95 films sélectionnés vont importuner le grand écran. Des nouveautés au niveau organisationnel pour le confort des festivaliers.

Vendredi 13, lancement officiel

Attention aux dates ! Les années précédentes, cette soirée d’ouverture n’avait lieu que le lundi, soit après le premier week-end du Ramdam consacré aux courts-métrages. D’un commun accord, elle est avancée au vendredi (soit le 13 janvier).

”En fait, on s’est rendu compte que le week-end Côté Courts n’était pas totalement intégré dans le festival. Il n’y a désormais plus d’équivoque”, précise Éric Derwael, le commissaire de l’événement.

”The Quiet Girl”, réalisé par Colm Bairéad et projeté en avant-première belge, entame le marathon cinématographique. C’est l’un des deux coups de cœur de Jean-Pierre Winberg, président du festival.

”Tout en interpellant par son histoire et ses personnages, le film est aussi porteur d’espoir. Cette pépite a atteint les sommets du box-office en Grande-Bretagne et représentera l’Irlande lors des Oscars”.

Parents admis

L’équipe le reconnaît : le jeune public était peut-être lésé… jusqu’à maintenant ! “C’est toujours un peu compliqué, parce que la programmation se veut dérangeante. On a reçu plusieurs remarques de parents nous demandant s’ils pouvaient être accompagnés de leur(s) enfant(s). Certes, il y a déjà les séances kids (uniquement le dimanche 15 janvier), mais on a fait une sélection spéciale de six films qui parlent tant aux petits (à partir de six ans) qu’aux grands”, indique Jeanne François, chargée de production et de coordination.

Particularité : le week-end des 21 et 22 janvier, pour les séances de 14h, une garderie est organisée au Magritte pour les 4 à 12 ans en présence d’animateurs.

L’application récolte les votes

À l’issue de chaque projection, les festivaliers peuvent voter pour le meilleur film et celui le plus dérangeant. Mais finis les talons à remplir, c’est via une application téléchargeable sur le smartphone que votre voix compte.

”Créée avec l’aide de Bizzdev, celle-ci existait déjà l’an dernier. Elle permet de choisir sa propre programmation, de consulter la présence des équipes de film,… Et puis, de pouvoir voter. L’idée est de nous faciliter la tâche. On ne doit plus dépouiller les bulletins. Le vote reste ouvert une heure après la séance”.

Pour les personnes frileuses ou n’ayant pas la possibilité d’installer l’application : des bénévoles, munis de tablettes, seront à la sortie.

Même si le contexte n’est pas favorable – les cinémas ont en effet connu une baisse de fréquentation de 30 % depuis la crise sanitaire – l’équipe organisatrice reste positive. “On espère retrouver le succès rencontré en 2020 pour les dix ans du festival. On avait fait 34 000 entrées”.

Plus qu’un festival…

Trois expositions seront à découvrir :

– Affiches en collaboration avec les étudiants de l’ Institut Saint-Luc et de l’ académie des Beaux-Arts (vernissage le lundi 16 janvier à 13h)

– Quinze portraits de femmes par Gaël Turine avec des textes d’Anne-Cécile Huwart (vernissage le samedi 14 janvier à 14h)

– Deux travaux photographiques de Bénédicte Vanderreydt du 5 janvier au 4 février à la galerie Rasson (vernissage le 6 janvier à 18h). “J’ai notamment exploré les femmes de ma famille qui ont été oppressées. Et puis, il y a la réalisation d’un film expérimental de huit minutes avec quatre sculptures”, explique l’artiste.

Coup de gueule : tributaire des distributeurs

Une autre soirée à ne pas manquer : le 12 janvier à 20h à l’UCG Ciné Cité Lille. Le festival y proposera en avant-première le film “Dalva” en présence de la réalisatrice Emmanuelle Nicot.

Cette délocalisation vise à renforcer les liens d’amitié avec les partenaires français, mais aussi et surtout à marquer le coup.

”Rien ne nous a été épargné à commencer par des pratiques peu amicales de certains collègues. Des accords d’exclusivité ont été passés dans notre dos. Le Ramdam est ainsi privé de la diffusion de” Dalva “. Le distributeur belge a refusé”, explique Jean-Pierre Winberg.

Dès la fin de la précédente édition, l’équipe a ratissé de nombreux événements cinématographiques pour réaliser une sélection étoffée.

”C’est un énorme travail, alors quand un distributeur nous bloque une projection, on est en colère. C’est tout un business. Ce milieu se fout des réalisateurs. On veut montrer l’incohérence du système”.

Pass cinq formules sur www.ramdamfestival.be. Accréditation pro pour les métiers du 7ème art et aux étudiants du cinéma. Le programme est dès à présent consultable en version numérique ou papier (site Imagix).

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