Cyberattaque contre l’opérateur ukrainien Kyivstar : une perte chiffrée à près de 100 millions de dollars
En décembre dernier, une cyberattaque visant Kyivstar, principal opérateur mobile d’Ukraine, a paralysé le réseau. Ce jeudi 18 janvier, Veon, société-mère de Kyivstar, a calculé le coût de l’attaque à 95 millions de dollars de chiffre d’affaires. Un groupe de hackers russes est tenu pour responsable de l’attaque.
Veon, société mère de l’opérateur mobile ukrainien Kyivstar, a annoncé jeudi 18 janvier que la cyberattaque dont elle a été victime le 12 décembre lui coûtera 3,6 milliards de hryvnias. Soit 95 millions de dollars de chiffres d’affaires, pour l’année fiscale 2024. Une perte causée par les mesures prises par la société pour dédommager les clients des différents désagréments.
La cyberattaque ayant eu lieu le 12 décembre avant un rétablissement complet le 20 décembre, Veon a déclaré qu’elle ne s’attendait pas à un impact financier de cette envergure sur ses résultats consolidés au 31 décembre 2023. Raison pour laquelle les coûts ont été reportés sur l’année 2024. "Kyivstar prévoit de poursuivre ses efforts de compensation dans les mois à venir, a précisé Veon dans un communiqué. Les coûts ou la perte de revenus de toute autre mesure de compensation sont incertains, et ne peuvent être correctement estimés pour l’instant."
Une attaque attribuée au groupe de hackers russes Sandworm
Lors de l’attaque, 25 millions d’abonnés ukrainiens se sont retrouvés sans téléphone ou sans accès à Internet. La panne a également provoqué des perturbations sur les sirènes d’alerte de Soumy (nord-est) et a affecté le fonctionnement de certains distributeurs de billets de PrivatBank, plus grande banque ukrainienne.
Le 13 décembre, via Telegram, le groupe russe Solntsepek se désignait responsable : "Nous, hackers de Solntsepek, assumons l’entière responsabilité de la cyberattaque contre Kyivstar." Il revendiquait alors avoir "détruit 10 000 ordinateurs, plus de 4 000 serveurs, tous les systèmes de stockage cloud et de sauvegarde", ce que Kyivstar dément fermement. L’agence ukrainienne de cyberdéfense a ensuite fait le lien entre Solntsepek et Sandworm, un groupe qui ferait en réalité partie du renseignement militaire russe (GRU).
Des pirates infiltrés depuis des mois ?
Solntsepek "a revendiqué des incidents dont nous savons qu’ils ont été perpétrés par Sandworm", a précisé au média Wired John Hultquist, responsable de la surveillance sur les menaces chez Mandiant, société de cybersécurité détenue par Google. C’est ainsi que Sandworm a été tenu pour responsable du piratage du réseau électrique ukrainien, en 2015, et lors des Jeux olympiques d’hiver, en 2018.
Cette cyberattaque était-elle inévitable ? Début janvier 2024, Illia Vitiuk, chef de la cybersécurité du service de sécurité d’Ukraine (SBU), a déclaré que les hackers avaient analysé l’entière infrastructure de Kyivstar pendant des mois. "Pour l’instant, nous pouvons affirmer avec certitude qu’ils étaient dans le système depuis, au moins, mai 2023", avant d’ajouter : "Je ne peux pas dire depuis combien de temps ils avaient un accès total : probablement au moins depuis novembre."
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