Le canal Nimy-Blaton va être élargi pour permettre le passage des bateaux de 2000 tonnes : “C’est une nécessité pour nos industries”
Objectifs, encourager le transport fluvial et diminuer l’impact CO2 du transport routier.
- Publié le 22-03-2024 à 17h00
C’est un projet colossal qui débute sur le canal Nimy-Blaton. Initialement conçu pour des convois de 600 tonnes, ce dernier va être élargi pour pouvoir accueillir des gabarits plus importants, à savoir des bateaux de plus de 2000 tonnes. Une nécessité pour que les entreprises et industries de la région puissent profiter du trafic fluvial et pour que la Wallonie ne soit pas à la traîne en la matière, en comparaison avec d'autres pays européens.
Pour ce faire, ce sont près de 2400 mètres de berges qui doivent faire l’objet de travaux… Et près de 300 000 mètres cubes de terre qui devront être excavés. “Ce sont des travaux très importants qui s’inscrivent dans le cadre du programme européen Seine-Escaut”, explique le ministre de la mobilité et des infrastructures, Philippe Henry (Ecolo). “Ces travaux d’élargissement doivent permettre que nos entreprises soient accessibles par des bateaux de plus gros gabarit et donc de coût à la tonne transportée moins important.”
Objectifs, que le trafic fluvial soit favorisé au détriment du trafic routier et que l’impact CO2 généré par ce dernier diminue drastiquement. In fine, ce sont cinq tronçons qui devront être élargis : deux zones de croisement pour réduire à 2,4 km la longueur maximale d’un tronçon à sens unique et trois zones dont la faible largeur et le rayon de courbure constituent un goulet d’étranglement, limitant de ce fait la fluidité du tracé existant.
Le chantier est colossal et représente un budget de près de 25 millions d’euros (sur un total de 330 millions d’euros investis dans les projets fluviaux en Hainaut). Il représente par ailleurs un challenge pour les équipes engagées. “Agrandir un canal, c’est bien plus compliqué qu’élargir une rivière parce que l’on est sur une sorte de bassine étanche”, explique Stéphane Vercruysse, directeur du département expertises hydrauliques et environnement au Service Public de Wallonie (SPW).
”Si l’on veut enlever les anciennes berges, on perd l’étanchéité du canal. Or, il fallait absolument que la navigation puisse être maintenue durant toute la durée du chantier, tout en permettant le travail en zone sèche.” Il faut donc installer des rideaux étanches, plantés à la limite des zones concernées, tout en s’assurant de maintenir une largeur suffisante pour la navigation.
Bref, un défi technique face auquel les partenaires n’ont pas pour autant reculé, bien conscients de la nécessité d’autoriser la navigation des bateaux de 2000 tonnes. Côté calendrier, le chantier est scindé en trois phases. La première sera menée cette année, la seconde en 2025 et la dernière en 2026 pour une ouverture du canal début 2027.
On notera que ces travaux ne seront pas les seuls entrepris dans la région et plus globalement sur le tronçon transfrontalier entre Compiège et Gand, puisque l’écluse d’Obourg, par exemple, fera également l’objet d’interventions pour une mise à gabarit de 2000 tonnes.