ArcelorMittal ouvre deux digital labs pour développer la sidérurgie 4.0
Le géant mondial de l'acier, ArcelorMittal, ouvre dans le Nord et en Moselle deux espaces dédiés aux usages des technologies numériques dans la production d'acier. Ils visent d'abord à acculturer les salariés, les sous-traitants et les fournisseurs à la place du numérique dans la sidérurgie pour finalement accroître l'usage de ces technologies dans son activité industrielle.
Géraldine Langlois
ArcelorMittal France, branche française du géant mondial de l'acier, ouvre en février son deuxième "Digital Lab" à Uckange (Moselle) après celui de son site de Dunkerque, inauguré durant l'été 2021. "Nous avons l'ambition de devenir le leader de la sidérurgie 4.0", explique David Glijer, directeur de la transformation digitale de l'entreprise.
Ces digitals labs s'inscrivent dans le plan de de transformation digitale qu'ArcelorMittal a lancé en 2019. Un plan destiné à accompagner "l'augmentation de la performance industrielle, l'entrée plus rapide des technologies numériques dans [son] environnement et le passage de l'informatisation à la digitalisation à l'aide de la réalité augmentée, de l'internet des objets, du big data et de l'intelligence artificielle", précise le directeur.
Les deux nouveaux lieux dédiés aux technologies numériques visent à entraîner "tout l'écosystème" d'ArcelorMittal : salariés, partenaires industriels et académiques, sous traitants et fournisseurs. Ils peuvent aussi accueillir des étudiants, des startupers ou des partenaires de grands groupes... Le groupe sidérurgique consacre deux millions d'euros à leur création et à leur fonctionnement. A Dunkerque, les activités du digital lab sont orientées sur les thématiques de la sécurité et de l'énergie, et à Uckange sur la qualité, la maintenance et le big data. Les deux sont destinés à être interconnectés.
Acculturer
Le digital lab de Dunkerque a ouvert depuis quelques mois dans un espace de 2500 m2, tout proche du plus grand site européen de production d’acier, qui compte des salles de réalité augmentée, une quinzaine de démonstrateurs en tous genre et une salle de conférence. Ses activités s'articulent autour de trois piliers : l'academy, la factory et la community, indique David Glijer.
La première est "un lieu de formation au digital pour tous les salariés d'ArcelorMittal et ceux des TPE et PME qui travaillent avec nous car tous ne sont pas des digital natives", poursuit-il. Il s'agit de les acculturer aux enjeux numériques et de pratiquer la manipulation de certains outils en situation d'immersion. Grâce à des lunettes de réalité augmentée, par exemple, les apprenants vont pouvoir expérimenter de nouvelles modalités de maintenance des machines : scanner un QR code permettra d'afficher un descriptif d'intervention pour intervenir, avec les mains libres, sur un équipement.
Ils pourront aussi s'initier aux implications de l'internet des objets, via des capteur sans fil permettant de surveiller des paramètres (température, vibrations, etc.) sur les machines des lignes de production pour prévenir les pannes ou les incidents. Ou encore se former dans un cockpit de pilotage de ligne.
Start-up
La factory est destinée à favoriser "le co-développement et le partage quotidien entre nos salariés et nos partenaires", startups matures ou industriels ayant développé des technologies utilisés par ArcelorMittal, remarque David Glijer. Symalean, par exemple, a développé dans ce cadre une appli permettant de réaliser des audits qualité-santé-environnement. Elle permet de réaliser, de manière digitale, plus de 25 000 audits par an.
La factory a également favorisé la création d'un serious game d'acculturation aux enjeux liés à l'énergie, importants au regard du plan de décarbonation d'ArcelorMittal. "Plus de 1000 salariés y ont participé", souligne le directeur. La community, enfin, vise à "fédérer les gens à travers le digital et préparer la transformation culturelle" vers la production d'acier 4.0. Elle consiste à leur faire bénéficier d'un "écosystème" associant, entre autres, les mondes académiques et politiques, poursuit David Glijer, lors d'événements comme des conférences ouvertes au public ou des hackathons.
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