L’union s’apprête à faire des étincelles en Wallonie picarde. 26 entreprises, hôpitaux, intercommunales et même une piscine s’associent pour former une communauté d’énergie. Son nom : WapiGreen. Objectif : produire et consommer ensemble de l’énergie verte et locale.
La différence avec un simple achat groupé, c’est qu’on se passe d’un intermédiaire. Ici pas de fournisseur, mais une négociation directe avec un producteur d’énergie solaire ou éolienne pour mobiliser une quantité d’électricité estimée à 40 GWh par an. Dès qu’elle sera produite, l’énergie sera utilisée par certains membres de WapiGreen, au moment où ils en ont le plus besoin.
Jour, nuit, semaine, week-end...
"Il y a une complémentarité des profils", souligne Olivier Bontems, directeur Énergie et Solutions durables chez Ideta. "Nous avons des entreprises classiques, qui fonctionnent en semaine et en journée, des hôpitaux qui ont un besoin important d’électricité la nuit ou encore une piscine qui est ouverte en semaine, mais aussi le week-end. Et donc ça, ce sont des profils intéressants.
"C’est un peu comme un gars qui met des panneaux photovoltaïques chez lui"
Cette communauté d’énergie, "C’est un peu comme un gars qui met des panneaux photovoltaïques chez lui", explique Gilles Vandewalle, ingénieur en performances énergétiques chez Ipalle. "En été, il produit énormément et consomme très peu. Alors il revend une partie de l’énergie à son voisin à un bon prix. Ça lui évite de passer par des fournisseurs qui jouent avec l’équilibrage du réseau, ce qui crée de l’instabilité dans les prix. Ici, le but du jeu, c’est d’avoir de la stabilité au cours du temps."
Maîtriser les coûts
C’est cette maîtrise d'une partie des coûts qui a attiré dans l’aventure Olivier Huyghe, directeur de l’entreprise de travail adapté "Les érables", située sur le zoning de Tournai-Ouest, à Blandain. "Ces dernières années, on a vu notre facture énergétique multipliée par trois ou par quatre. Forcément, on fait tout ce qu’on peut pour faire des économies. On est équipés de panneaux photovoltaïques aussi. Et donc cette communauté, cette mutualisation, cette stabilité du prix, ça a vraiment du sens pour nous."
Benoît Brun, directeur d’Aqua-Lys, la piscine de Comines-Warneton est du même avis. "On a fait d’importants travaux d’isolation dans la piscine. Ça nous a permis de diminuer notre empreinte carbone de 30% en gaz et 10% en électricité. Malheureusement, le coût de l’énergie a flambé. Voilà pourquoi on cherche des leviers supplémentaires pour réduire notre facture énergétique".
Trois pour faire ses preuves
Zelda, e-cloud, HospiGreen… Des projets pilotes de partage d’énergie avaient déjà eu lieu en Wallonie picarde. Mais pas dans une telle ampleur. WapiGreen se donne trois ans pour faire ses preuves.
