La Rose des Vents en pleine "re-fondation" à Villeneuve-d'Ascq : quel est votre « théâtre idéal » ?

En plein travaux, le théâtre de la Rose des Vents de Villeneuve-d'Ascq (Nord) voit un autre chantier mené par ses équipes, pour une "re-fondation" totale du lieu.

La façade de la Rose des Vents, avant la grande phase de travaux.
La façade de la Rose des Vents, avant la grande phase de travaux. ©DR
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Le bâtiment de la Rose des Vents fait, depuis les années 1970, partie du paysage du quartier de l’hôtel de ville de Villeneuve-d’Ascq, dans la métropole de Lille (Nord). En pleine reconstruction physique, cette période suspendue est l’occasion pour la direction de repenser à sa reconstruction intrinsèque.

Un équipement pour le quartier

Dans les années 1974-1975, au moment de la construction d’un cube de béton, à l’usage incertain, dans un quartier vierge alors de tout bâtiment, il a fallu ouvrir une période de préfiguration de ce qui devint la Rose des vents.

Rencontres dans les centres sociaux de la ville et représentations en dans les LCR, les locaux collectifs résidentiels, le modèle de l’équipement culturel devant répondre à des besoins multiples s’est peu à peu esquissé.

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Cinquante ans plus tard, dans une métropole richement dotée en équipements culturels et alors même que les habitudes de consommation de culture et de loisirs des habitants se sont profondément transformées, c’est le moment de la réflexion pour les années à venir.

C’est à cette même tâche que s’attelle Audrey Ardiet, la cinquième directrice de la Rose des Vents, pour refonder le théâtre, profitant de ce temps suspendu où le bâtiment est en reconstruction et devenu indisponible pour y répéter ou donner des représentations.

Temps d’échange et registre d’accessibilité

Pour ce faire, Audrey Ardiet convie les proches et les curieux à dire ce qu’est « leur théâtre idéal ». Une manière d’inscrire dans les prochaines décennies un équipement rénové dont on dit que ce sera alors le plus bel espace théâtral de la région. Que va-t-il s’y passer ? Que doit-il s’y passer ? A base de découverte du chantier et du projet, de piécettes de théâtre, et d’ateliers de réflexion, le samedi après-midi du 10 février lui est consacré.

La réflexion ne part pas de rien et les équipes successives de la Rose des Vents ont accumulé des expériences et une grande connaissance du public : l’existant et celui à conquérir. Elle va intégrer tous les efforts accomplis pour rendre le théâtre accessible pour tous. Un objectif rendu visible par la création d’un poste de référente accessibilité confié à Shann Watters. Et par la création d’un comité d’usagers en situation de handicap. C’est une offre foisonnante qui est proposée pour accueillir des publics éloignés du théâtre.

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La Rose des Vents est en pleine réfection. L’occasion d’offrir à ce bâtiment tout neuf un projet tout neuf. ©Perspective Architecture Maria Godlewska 1

Représentations relax

Pour ceux qui, par exemple, porteurs d’un handicap, ne peuvent se comporter au milieu des autres spectateurs de la même manière qu’eux. Il est proposé des représentations pendant lesquelles le silence total n’est plus exigé, et les déplacements en cours de spectacle possibles. Un dispositif destiné aux publics des IME (instituts médico éducatifs) ou des IMPro (instituts médico professionnels) à l’instar de celui du Chemin vert à Villeneuve-d’Ascq, qui a noué une relation forte avec l’équipement culturel.

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Pour les publics des sourds et malentendants, qui profitent de l’habitude prise des sous-titrages ayant permis au spectacle vivant de surmonter l’obstacle de la langue, l’installation de boucles magnétiques et l’usage de la langue des signes sont aussi mobilisés pour certains spectacles. Les innovations technologiques sont appelées en renfort (lunettes connectées, usage des smartphones, casques audio permettant à chacun de pouvoir suivre un spectacle…). Ce dispositif multicanal expérimenté aujourd’hui avec l’aide de l’association Chrysalide ne tardera pas à bénéficier à des publics largement en dehors du champ des handicaps.  

Un jumelage entre deux écoles

Le collège Arthur-Rimbaud de Villeneuve-d’Ascq et l’ERDV, école régionale des déficients visuels, de Loos, sont jumelés, dans un projet avec la Rose des Vents. Pour les déficients visuels, les modes de communication de l’audiodescription sont mobilisés. Ils peuvent être rendus individuels grâce à des casques dédiés. Des dispositifs tactiles sont appelés en renfort. Un travail d’approche mené en commun entre une classe de 4e et une classe de 4e et de 3e de Loos a élargi son objectif à la sensibilisation aux vies de chacun via la découverte du spectacle vivant et de l’audiodescription.

Jean-Michel Stievenard

A l’agenda, « Mon Théâtre idéal », samedi 10 février à l’Espace Concorde, à partir de 14 h, présentation du chantier de rénovation, ateliers de pratique artistique. Gratuit sur réservation au : 03 20 61 96 96. Vendredi 9 février, visite tactile du spectacle « Delphine et Carole » en audio-description, à l’Etoile – Scène de Mouvaux. Puis le 12 mars « Plutôt vomir que faillir », de Rebecca Chatillon, au Grand Bleu à Lille. Prochain « Programme relax », samedi 23 mars à 15h à l’Espace Concorde, « En apparence », un « concert assis » de Marie Levavasseur et de Tony Melvil.

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