Tournai : Un brevet d'infirmier hospitalier en trois ans et demi à l'ITEHO Jeanne d'Arc

L'enseignement secondaire comporte un quatrième degré spécifique aux études de soins infirmiers. Les étudiants brevetés peuvent poser les mêmes actes que les bacheliers.

Laure Watrin
 Les étudiants ont plus de cours à la pratique des soins infirmiers que généraux.
Les étudiants ont plus de cours à la pratique des soins infirmiers que généraux. ©- ITEHO Jeanne d’arc

Dans le cadre de l'opération L'Avenir, c'est votre voix et de l'une de ses thématiques consacrées à la santé, nous nous sommes intéressés aux futurs infirmiers et plus particulièrement à leurs études. Pour pouvoir exercer, deux choix possibles. Le premier est généralement d'être diplômé d'un bachelier d'infirmier (ère) responsable en soins généraux réalisable en quatre ans. Le second, moins connu, est de s'orienter vers le quatrième degré de l'enseignement secondaire comme le propose l'ITEHO Jeanne d'Arc implanté à Tournai et Mouscron.

L'Institut dispense une formation en trois ans et demi afin d'obtenir un brevet d'infirmier (ère) hospitalier (ère). Concrètement, à la fin des deux cursus, les mêmes actes peuvent être posés. Les différences résident principalement au niveau du nombre d'années, des méthodes d'enseignement et des spécialisations.

Aide-soignant, si la première année est réussie

"C'est vrai que, généralement, on passe du troisième degré au supérieur sans savoir qu'un quatrième degré existe. Même dans le milieu de l'enseignement, ce n'est pas répandu", confie Nathalie Dubar, directrice de l'ITEHO Jeanne d'Arc. Pourtant, cette formation a été créée en 1955. "Au départ, elle ne devait durer que cinq ans afin de gérer en partie une pénurie d'infirmiers. Comme quoi, cela n'est pas récent. Mais vu l'engouement important, la section a continué".

Cette année, 587 étudiants sont inscrits dans les deux implantations. "Malheureusement, la population globale ne reflète pas le nombre de diplômés. Sur les 570 en début de parcours scolaire l'an dernier, 90 ont été proclamés. La particularité, c'est qu'au bout de la première année, les élèves reçoivent une attestation en tant qu'aide-soignant(e) et peuvent directement travailler à ce poste. Certains arrêtent pour cette raison ou tout simplement, parce qu'ils se rendent compte que le domaine est difficile. On a quelques jeunes de 18 ans, mais la moyenne d'âge est de 27 ans, donc parfois quelques étudiantes interrompent leurs études, car elles tombent enceintes".

Ce qui a le mérite d'être indiqué par la directrice, c'est que 70% des diplômés sont ensuite engagés par leur lieu de stage, c'est-à-dire le Chwapi, le CHM, les Marronniers ou les maisons de repos.

Directement au cœur de l'action

La profession est régie par une directive européenne qui impose des critères précis comme l'organisation de la formation sur trois années d'études minimum. "En 2016, le bachelier est passé de trois à quatre ans et le brevet de trois à trois ans et demi. On a constaté une baisse des inscriptions à ce moment-là, mais cela n'a pas duré longtemps".

4600 heures de formation dont 2300 heures de stage sont également requises. L'établissement compte sur cette pratique dès la première année. "Les étudiants commencent par 13 semaines de stage dans un home afin de leur montrer le métier. On se doit de les envoyer en maternité, en pédiatrie, en chirurgie, en psychiatrie,… jusque la troisième année. Les six derniers mois correspondent en fait à un stage dans le domaine qu'ils souhaitent approfondir avec la rédaction d'un travail de synthèse. En plus de cet avantage par rapport au bachelier, on consacre énormément de cours à la pratique des soins infirmiers. On a moins de cours généraux. L'enseignement n'est pas pareil. On reste sur un rythme scolaire comme les secondaires classiques".

Pas de spécialisations possibles

Peut-être le seul inconvénient à mettre en avant est le fait que les étudiants en quête du brevet n'ont pas accès aux spécialisations. Du moins, en Belgique.

"On a beaucoup d'élèves français qui, une fois leur cursus achevé, se spécialisent en France. Les Belges pourraient également le faire, mais de l'autre côté de la frontière. Pourquoi pas en Belgique ? Je ne connais pas la raison et la directive européenne n'en fait pas mention. Les Français ne tentent donc pas la passerelle entre le brevet et le bachelier. J'ai connu des élèves belges qui ont poursuivi les études dans le supérieur, mais c'est moins le cas maintenant, parce que la passerelle est lourde et je pèse mes mots. Elle ne tient pas toujours compte de ce qu'on a pu leur apprendre".

Qu'ont-ils alors à y gagner ? "Au niveau de la rémunération, le barème n'est pas tout à fait le même, mais la différence ne vaut pas la passerelle. Ce qui pourrait justifier la réalisation d'un bachelier serait d'avoir aussi un master".

La formation pourrait changer prochainement, puisque plusieurs réformes sont en cours, notamment celle sur la création d'un assistant en soins-infirmiers. "Le dossier est touchy. J'ai lu les nombreux arrêtés royaux. La liste d'actes réalisés par l'assistant est importante, mais ne diffère pas beaucoup de celle d'un infirmier. C'est ce qui a d'ailleurs fait polémique, car le ministre de la Santé, Franck Vandenbroucke voudrait que les gestes réservés aux infirmiers passent par des assistants qui, par définition, auraient une formation moindre. Avec la communautarisation de l'enseignement, la Flandre n'a plus d'infirmiers (ères) breveté(e)s depuis septembre 2023. La formation des assistants existe déjà chez eux".

Portes ouvertes le 25/05 à Mouscron (Rue du Couvent) et 08/06 à Tournai (quai des Salines).

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