Pollution de l’Escaut : Tereos doit verser 9 des 17 millions d’euros réclamés par la Région wallonne
Sur base d’une étude des préjudices subis lors de la catastrophe écologique d’avril 2020 dans l’Escaut, la Région réclamait 17 millions d’euros d’indemnités à l’industriel français.
- Publié le 22-03-2023 à 20h03
” Tous les préjudices dont la réparation était réclamée par la Région ont été reconnus dans leur principe par le Tribunal correctionnel de Lille, mais les montants sollicités ont été revus à la baisse pour diverses raisons exposées dans le jugement”, répond Céline Tellier à une question de Jean-Luc Crucke.
La Région wallonne réclamait une indemnisation de 17 millions d’euros, mais n’a obtenu que la moitié (9 millions d’euros dont (8,64 millions au titre de réparation du préjudice écologique, le reste pour le préjudice matériel et le dommage moral).
En outre, la ministre explique qu’elle a “déjà demandé à son administration d’entreprendre les actions de restauration prioritaires. Les actions menées d’ici le jugement en appel visent à créer de nouvelles zones de frayère et au développement de ressources alimentaires pour les poissons.” Ces mesures sont menées en concertation avec les acteurs locaux et sur la base des 24 mesures prioritaires de réparation identifiées par l’étude spécifique produite devant le Tribunal correctionnel de Lille pour solliciter les financements nécessaires. Afin de permettre de débuter ces mesures de réparation (études et travaux), les fonds seront avancés par le Fonds pour la Protection de l’Environnement.
Favoriser le retour naturel des espèces disparues
” L’identification des mesures de réparation en nature du préjudice écologique subi par la Région wallonne et leur estimation financière a été confiée à un sous-traitant externe”, confie encore la ministre. Ces mesures de réparation en nature qui doivent permettre le retour du fleuve à l’état initial. “Plus particulièrement, elles ont pour objectif d’encourager le développement optimal des ressources trophiques de l’Escaut, de favoriser le succès reproducteur des poissons encore présents, d’augmenter la capacité d’accueil du fleuve pour les poissons et de favoriser le retour naturel des espèces disparues.”
Au terme de son étude, le prestataire externe a retenu les mesures suivantes : création de zones enherbées, de frayères, d’environnements favorables à la reproduction de poissons (supports de pontes…). L’estimation du coût de ces mesures de réparation du préjudice écologique s’élève à environ 17 millions d’euros. Soit le montant réclamé par la Région wallonne, bien supérieur à la réparation obtenue par le jugement rendu à Lille. Cette pollution va finalement coûter cher au contribuable wallon. La ministre Tellier le reconnaît elle-même…