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Recensement des castors à Erquelinnes : "Les castors dynamisent tout l’écosystème de nos rivières"

Les castors se sont attaqués à un gros morceau sur les bords de la Hante

© Nico Rondelez

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InfoPar Nicolas Rondelez

Le castor a longtemps été chassé pour sa viande, mais surtout pour le castoréum, la sécrétion qui imperméabilise son pelage. La substance était utilisée en parfumerie et en médecine (grand mangeur de bouleau, le castor est riche en acide acétylsalicylique).

L’espèce a donc totalement disparu de notre pays pendant 150 ans… Jusqu’à sa réintroduction, illégale et sauvage, entre 1998 et 2000. Depuis la Meuse et ses affluents, le castor a mis vingt ans avant de parvenir et s’installer en Haute-Sambre : "On sait depuis 2020 qu’il y a des castors entre les écluses de Solre-sur-Sambre et de Labuissière, explique Philippe Collard, vétérinaire et organisateur d’un recensement de castor ce week-end dans son village de Bersillies-l’Abbaye. L’an dernier, en février, on a repéré 4 familles. Deux dans la réserve de Labuissière, une sur la Hante et une sur la Thure. Cette année, on recommence le recensement pour voir s’il n’y en a désormais pas plus".

40 bénévoles se sont réparti 9 tronçons pour remonter au plus haut les berges de la Thure et de la Hante à la recherche de traces de l’animal.

Philippe Collard devant une hutte de castors
Philippe Collard devant une hutte de castors © Nico Rondelez

Le castor, un allié de la biodiversité et un précieux ingénieur contre les crues

L’homme qui a réintroduit de manière sauvage le castor en Belgique, Olivier Rubbers, a été poursuivi et condamné. On craignait alors le caractère invasif et les nuisances que pourrait causer l’animal.

Un discours que conteste Philippe Collard : "Le castor est une espèce indigène. S’il a disparu, c’est qu’on l’a chassé". Et le vétérinaire insiste sur les bienfaits qu’apportent les castors : "Ils épargnent un travail fastidieux aux hommes et le font gratuitement, en dégageant les berges des arbustes qui deviendraient forêts. Ils maintiennent ainsi des zones humides, favorables pour de nombreuses espèces d’insectes et d’oiseaux qui y nichent. Ils ouvrent les cours d’eau à la lumière. Les rayons du soleil qui y parviennent accélèrent la photosynthèse du phytoplancton. L’eau un peu plus chaude favorise la croissance des invertébrés, des insectes aquatiques, des petits poissons puis des plus gros poissons… Les castors dynamisent tout l’écosystème de nos rivières par leur seule présence".

En cas de forte pluie, la présence de barrages créés par les castors ralentit l’écoulement de l’eau et réduit le risque de crues importantes et rapides au bas d’un cours d’eau. Ces barrages réduisent également les phénomènes d’érosion.

Le castor est désormais une espèce protégée, en Belgique. On compte désormais plus de 3000 individus dans notre pays.

Le castor abat des arbres pour se nourrir de leur écorce
Le castor abat des arbres pour se nourrir de leur écorce © Nico Rondelez

Recensement des castors (N. Rondelez - Viva 03/02/24)

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