Un investissement de 310 millions d’euros échelonné sur 10 ans pour moderniser toute l’infrastructure ferroviaire de la ligne à grande vitesse «Bruxelles-France»

Un investissement de 310 millions d’euros échelonné sur 10 ans pour moderniser toute l’infrastructure ferroviaire de la ligne à grande vitesse «Bruxelles-France»

La base d’entretien principale d’Infrabel, située sur les communes d'Ath et Brugelette, sera le centre névralgique de ce chantier de très grande envergure.

C'est la doyenne du réseau ferroviaire à grande vitesse. Inaugurée en 1997, la "LGV1", ligne qui relie Bruxelles à la France, montre aujourd'hui des signes de vieillissement. "On fait une inspection quotidienne de nos lignes à grande vitesse et donc, lors d'inspections, on regarde comment évoluent les différents composants. Et on a constaté ces derniers mois qu'il y avait une dégradation des traverses" précise Benoit Gilson, administrateur délégué d'Infrabel.

Afin de garantir sa performance, Infrabel va procéder à une remise à neuf de cette ligne d'ici 2035. Un vaste chantier est donc lancé pour les 10 prochaines années et sera divisé en trois phases. Le chantier comprend le remplacement du ballast, des voies, des traverses, de composants électroniques, mais aussi des travaux d'entretien.

Opération coup de poing cet été

Nous allons travailler avec 60 personnes, sept jours sur sept, jour et nuit

Le chantier sera divisé en 3 phases. La première débutera cet été entre le 12 et le 30 août et nécessitera une interruption du trafic. Durant cette période, les ouvriers procéderont au renouvellement complet des composants d'un tronçon de 17,6 km, situé entre Tourpes et Brugelette. 'Nous allons travailler avec 60 personnes, sept jours sur sept, jour et nuit' explique Benoît Gilson. 'Pendant cette période, les trains TGV seront déviés via Tournai ou Mons, avec une perte de temps de parcours d'environ une vingtaine de minutes.'

La base d'entretien du "Coucou", centre névralgique de ce chantier

Base d'entretien d'Infrabel

Ce mercredi matin, les premières traverses ont été acheminées vers la base d'entretien principale d'Infrabel située au 'Coucou', un site situé à cheval sur les communes d'Ath et de Brugelette. Ce lieu sera la plaque tournante du chantier de modernisation. 'Nous sommes environ 40 personnes à œuvrer sur cette base au quotidien. Nous effectuons toutes les tâches d'entretien, les visites des voies, nous remplaçons aussi de manière ponctuelle des traverses' explique Jean-Philippe Hayette, le responsable de maintenance. 'Ici, nous allons réceptionner les 22 000 traverses nécessaires au chantier, elles seront ensuite chargées à l'aide d'une machine'.

Un investissement colossal de 310 millions d'euros

"C’est un investissement historique et essentiel pour l'avenir de notre pays. Nous sommes reconnaissants que le gouvernement belge ait compris cela" souligne Benoît Gilson, CEO d’Infrabel. Le coût de ce chantier d'envergure s'élève à 310 millions d'euros. Ce mercredi, le Premier ministre, Alexander De Croo était d'ailleurs en visite sur le site de maintenance d'Infrabel pour se rendre compte de la logistique. "Aujourd'hui, sur ce petit bout de rail, plus de 100 trains passent par jour à une vitesse de 300km/h. 30 000 personnes utilisent le Thalys tous les jours et cela s'élève à 11 millions sur une année. Pour la Belgique, c'est crucial. Cette connectivité de Bruxelles avec Paris, Londres, Amsterdam ou encore Cologne, on en a besoin. Cela montre que le train est aujourd'hui un mode de transport qui est pratique, à grande vitesse et durable".

Aujourd'hui, plus de 100 trains passent par jour à une vitesse de 300km/h. 30 000 personnes utilisent le Thalys tous les jours, soit 11 millions par an

Georges Gilkinet, le ministre fédéral de la Mobilité a aussi souligné l'importance de bien entretenir le réseau ferroviaire. "Il ne faut pas attendre que les problèmes arrivent comme on l'a fait trop souvent par le passé quand le train était la variable d'ajustement budgétaire. Grâce à la programmation, aux moyens nouveaux qu'on a donnés à la SNCB, en l'occurrence ici à Infrabel, on peut travailler de façon beaucoup plus intelligente".

Un chantier qui rendra cette ligne encore plus performante, permettant ainsi de positionner la Belgique comme véritable hub ferroviaire international.


Amélie Deconninck


ST