Au pied de la colline, un incroyable jardin à découvrir dans le Nord

Voilà un lieu magnifique à découvrir dans le Nord. Au pied du Mont des Récollets, découvrez le superbe Jardin des Récollets à Cassel.

Les carrés de fleurs sous les fenêtres de l'estaminet.
Les carrés de fleurs sous les fenêtres de l’estaminet. ©Jean-Louis Pelon
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Le petit jumeau du Mont Cassel (176 m), appelé de nos jours le Mont des Récollets (159 m), était nommé jadis le « Mont des milans ». Cette sauvage « butte-témoin » constituée de sables et de roches « soudés » par l’oxyde de fer, fut laissée là par la régression marine et l’érosion différentielle. A son pied, toujours à Cassel, découvrez un incroyable jardin.

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Des prés pentus

Cet endroit, c’est le Jardin du Mont des Récollets. Revenons d’abord au Mont. Autrefois parsemée de prés pentus il fut, à partir de l’an Mil, marquée par la présence religieuse, ermitages, maladrerie, monastère d’Augustins, puis de Franciscains réformés : les « Récollets ».

Dès la fin du règne de Louis XV, les moines déménagèrent pour aller enseigner à Cassel. Les bâtiments furent peu à peu pillés jusqu’à la dernière pierre. 

Fin XIXe, le mont devenu une friche, fut acheté par les Masson (venus de Hazebrouck), alliés aux Wastelier (originaires de Béthune) – familles qui, entre autres entreprises, y exploitèrent des carrières de grès et de ce sable qui sert à fabriquer les briques jaunes, fameuses dans des villes comme Saint-Omer. Ils y bâtirent plusieurs vastes demeures et des bâtiments agricoles. Après la brutale déforestation opérée durant la dernière Guerre par l’armée allemande  (persuadés d’un débarquement allié sur les côtes flamandes), ils l’ont reboisée intégralement.

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Un héritier aux mains calleuses et aux pouces verts

Cette famille possède toujours l’intégralité de cette verte colline. C’est l’un des descendants par alliance qui a créé le Jardin des Récollets : Emmanuel de Quillacq. Architecte-paysagiste, « Manu » pour ses amis, s’est mis en 1990 à métamorphoser, à flanc de colline, environ 1 ha et demi de décombres gisant autour d’une antique chaumière.

Cette propriété abandonnée avait appartenu à son grand-père, négociant en houblon. Il en a fait un « Jardin remarquable », classé aujourd’hui comme l’un des plus originaux de la Région.

Des années de déblaiement, d’empierrement – à la main – d’allées, de murets couleur de rouille, de charrois à la brouette, de plantations… Des années d’observation amoureuse des coutumes et des paysages locaux, de contemplation des tableaux des maîtres flamands, de choix d’essences artistiquement mariées, de plantations de fleurs parfois rares et … d’incessantes tailles manuelles.

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Grâce à ses premières économies, il se paie enfin quelques jours de location d’un bulldozer pour créer un étang circulaire (qu’il appelle la « Chambre d’eau ») et une terrasse, tournés vers l’ouest, vers les ondulations du « Blootland » (le « Pays nu »), c’est-à-dire vers Dunkerque, vers la mer visible par beau temps à 25 km. Discret, réservé, ce fils d’un colonel de paras, s’anime dès qu’il s’agit d’histoire, de paysage et … de Flandre.

Topiaire et tulipes.
Topiaire et tulipes. ©Jean-Louis Pelon

De la fantaisie dans la rigueur

« Ce jardin exprime un désir de retour à la nature, et à mes racines… Dans ce jardin à la flamande, pas de monumentales perspectives comme dans les jardins à la française ! Je fais passer mes visiteurs dans une suite de chambres de verdure, alternant le clair et l’obscur… » 

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Depuis 2003, avec l’aide de son associé Bruno Caron, il accueille d’avril à novembre, du jeudi au dimanche, un flux de plus en plus important de visiteurs, clubs de marcheurs, associations professionnelles, familles… tous enchantés de se trouver dépaysés dans ce paysage jardiné.

« Je travaille dans des cadres, carrés, rectangulaires, je façonne des haies moutonnées enserrant des corridors, des murs végétaux que je perce de trouées vers la plaine maritime…  » Il mène également des visites guidées savantes – livrant à ses visiteurs tous les termes de botanique qu’ils veulent, même en latin. Il les émaille de souvenirs, d’anecdotes truculentes, ponctuées d’expressions flamandes.

Sur place : retrouvez aussi estaminet, brocante, plan-dépliant de visite individuelle.

Jean-Louis Pelon

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