Le film flamand “The Last Front” a été tourné, en partie, dans le bois de l’Enclus, côté wallon
Le premier long-métrage du Gantois Julien Hayet-Kerknawi, avec sa production “à la Hollywoodje” est sorti dans les salles mercredi. Il a été tourné à Courtrai, Damme, Lierre…, mais aussi chez nous, en Wallonie picarde.
- Publié le 13-02-2024 à 10h10
Un paysan veuf, Leonard, et sa famille se retrouvent plongés au cœur de la Première Guerre mondiale. Une guerre que ce dernier ne comprend pas. Il voit arriver sur les terres belges, des troupes allemandes. Leonard va devoir se battre pour protéger ses proches et sa liberté… Voilà résumé le film The Last Front, de Julien Hayet-Kerknawi. Le réalisateur gantois a su réunir, pour l’adaptation, en “long”, de son court-métrage The Broken man (présenté à Cannes en 2016), un casting très international.
Des tranchées dans le bois
Les lieux de tournage – il s’est déroulé à l’automne 2022 – mentionnés pour ce long-métrage, qui a bénéficié d’un budget conséquent, sont le Béguinage de Courtrai, pour la scène d’ouverture avec l’arrivée des soldats allemands, la crypte sous l’hôtel de ville, la boulangerie De Knock à Heule, les villes de Lier et de Damme, et le Kluisbos à Kwaremont, où se trame une bonne partie de l’histoire, notamment les scènes de combat, les tranchées et la traque des fuyards. Mais aucune référence dans le générique à l’Enclus du Haut, côté wallon, qui a pourtant bien accueilli des séquences du film, comme le confirme Patrick Malingreau (SPW), garde forestier sur le territoire du Parc naturel du Pays des Collines. “Il y a eu au total sept sites de tournage dans les bois, cinq en Flandre et deux en Wallonie, autour du domaine de Calmont, à cheval sur la frontière linguistique. En gros, quand on se dirige vers la Côte du Trieu, à Russeignies, à proximité du château, à gauche, c’est la Flandre et à droite, la Wallonie.” Ce qui permet, à un moment du film, de découvrir, du sommet du Kluisberg, un magnifique panorama sur la plaine et les monts wallons.
Le citoyen de Saint-Sauveur, qui est crédité dans les remerciements à la fin du film, précise que le tournage ayant eu lieu dans des bois privés (appartenant au chevalier Elie Behaghel de Bueren), la production n’avait pas d’autorisation particulière à obtenir : “Mais c’est un site classé Natura 2000. Ils nous ont donc plutôt contactés par prudence, et c’est une très bonne chose, afin d’obtenir des conseils, des recommandations… Il y a effectivement des choses à faire et ne pas faire, en forêt, en matière de respect des lois sur la nature, ne pas perturber la vie sauvage, les oiseaux, éviter tout risque d’inédit, surtout en période de séche re sse…” Passé lors du tournage, l’agent ne voulait pas déranger : “Il y avait quand même pas mal de bazar ! “
Des acteurs réputés
Ce blockbuster à la flamande bénéficie donc d’une distribution assez incroyable : le personnage principal Iain Glen fournie a une filmographie bien fournie (et est renommé pour son rôle dans Game of Thrones), Joe Anderson (The Grey), excellent en méchant, le mannequin russe Sacha Luss (Anna), David Calder (Le monde ne suffit pas), Philippe Brenninkmeyer, James Dowie, Julien Kostov, Koen De Bouw, etc. Autre lien fort du film avec notre région : Emma Dupont, 17 ans (vue dans Ennemi public et Le nouveau), qui joue Johanna, la fille de Leonard est, dans la vraie vie, celle de Charlie Dupont, le comédien originaire d’Ellezelles, et de Tania Garbarski. Julien Hayet-kerknawi, le réalisateur de 29 ans, se montre dithyrambique à son égard, louant “une si belle performance d’une jeune actrice belg e et incroyablement douée.”
À noter que le film (il dure 98 minutes) est projeté dans sa version originale… anglaise, avec des sous-titres en français. Dans un communiqué, Imagix cite Charles Deligne, le conservateur du Musée d’armes de la ville de Tournai : “Au Musée d’histoire militaire de Tournai, à quelques pas de la Grand-Place, vous pourrez compléter le plaisir de ces moments épiques qui défilent sur l’écran par la découverte des armes, uniformes et équipements des combattants de l’époque !”